du Bois de la Sablière

du Bois de la Sablière Cocker Spaniel Anglais

Cocker Spaniel Anglais

Commentaires du Standard de Travail du Cocker Anglais

Commentaires du Standard de Travail du Cocker Anglais

D'après Philippe de BEAUMONT Juin 1998


Le nombre de nouveau croissant de cockers anglais utilisés à la chasse et présentés en épreuves de travail serait très encourageant s’il ne fallait craindre que la mode « Springer » et la dominance actuelle de cette « Ecole » ne viennent ruiner ce qui a été historiquement réalisé avec enthousiasme, créativité et abnégation par des éleveurs et utilisateurs passionnés.


La diffusion du cocker anglais sur le continent est l’œuvre de gens compétents, sages et prévoyants qui n’ont jamais voulu séparer les qualités de base utilitaires de tout chien de race, donc du cocker anglais, le « Bon et le Beau », axiome même de tout « Breed Standard ».


Le cocker anglais est une variété à part dans la grande famille des Spaniels, différente du Springer et, comme telle, doit être encouragée à conserver sa propre personnalité.


Il est grand temps de fixer certains critères qui permettront d’orienter l’éleveur et d’éclaircir les jugements en field-trials.


Ils se résument en quatre parties :


1.   Le Dressage


2.   La Quête


3.   Le Style


4.   Comment doit être un bon cocker spaniel de travail.


1. DU DRESSAGE


Le cocker anglais est d’une intelligence exquise, dotée d’un merveilleux instinct pour la chasse. Gai et vigoureux, harmonieux et compact, en plaine, au marais comme au bois il passe en se faufilant là où lapin, faisan, perdrix, bécasse, poule d’eau et marouettes sont remisées et les fait partir spontanément.


Mais il ne suffit pas qu’il trouve du gibier, encore faut-il qu’il permette de le tirer, le retrouve et le rapporte correctement.


Pour obtenir de lui un rendement maximum utile, il est indispensable qu’un dressage poussé ait développé et équilibré ses facultés naturelles (intelligence , nez, style, persévérance, endurance...), réprimé ses velléités d’indépendance, assoupli son caractère cabotin, rendre son obéissance passive, sans entraver en rien son initiative et son perçant, en sachant mettre en valeur les qualités acquises (soumission, quête ordonnée, aisance dans l’eau, respect du gibier et stabilité au feu, recherche et rapport des pièces mortes et blessées...).


Il convient de citer ici Jean de RENUSSON :


« ....Tel sujet moyennement doué mais parfaitement mis et très bien présenté, se classera souvent devant un concurrent ayant de très grands moyens, mais pas en main ou mal conduit. Cela est normal et juste car il importe, avant tout, que le chien fournisse un travail utile.. »


Le dressage du cocker anglais pose trois problèmes également difficiles : la longueur de la quête, la sagesse au départ du gibier, le rapport.


Tout l’art du dressage consistera à obtenir que le chien, où qu’il se trouve, ne dépasse pas spontanément la distance utile de tir, respecte le gibier au départ et au coup de feu, et rapporte naturellement avec entrain.


C’est un travail considérable dès que le « puppy » atteint l’âge de quelques mois et lors même que le cocker anglais serait parfait ou presque, il faudra encore sans cesse l’entretenir et s’attendre à des écarts.


Patience et sang-froid, tact et douceur, compréhension et persuasion, confiance réciproque alliée à une très grande fermeté sans faille feront que le meilleur des dressages paraîtra aussi le plus naturel : « celui qui ne se voit pas ».


Pour ceux qui en douteraient encore, citons Abel LURKIN :


« ... MIRAUT se dressera tout seul !... Mais la Providence est impuissante sans cordeau, sans fouet et sans sifflet. Elle se borne à inspirer à son maître une patience de Saint et une résignation de Martyr ».


2. DE LA QUETE


La quête c’est l’ensemble des manœuvres exécutées par le chien qui bat le terrain à la recherche du gibier en liaison constante avec son maître. En ce qui concerne le cocker anglais, elle se déroule à environ 15 à 20 mètres du fusil à portée de tir ; respectant les critères des standards connus, (terrain semi-couvert, couvert, haie ou roncier), aucune quête systématiquement croisée n’est prescrite, mais plutôt une fouille méthodique du terrain devant le conducteur et sur les cotés. La rencontre des émanations et des pistes inspire l’itinéraire et justifie les changements de direction, mais le chien doit toujours garder le contact.


L’action du cocker anglais correspond à ses aptitudes : l’allure est vive et efficace, adaptée au terrain, sans être rapide et spectaculaire.


Travaillant les émanations de haut nez dans le vent ou à terre en pistant le plus souvent, animé d’un mouvement perpétuel, d’une gaieté frétillante, d’un cran à toute épreuve, il effectue une recherche « grouillante » et minutieuse, avec des coups de nez très fréquents, se glissant sous les couverts avec décision, rampant dans les coulées avec cette souplesse féline qui lui évite de « casser du bois ». Un terrain peu couvert l’incite à accélérer l’allure, un taillis épais à la ralentir pour en effectuer une fouille consciencieuse.


« ... On peut dire que la valeur d’un chien de chasse dépend autant de l’efficacité de sa quête que de ses qualités naturelles... » disait E.GAND.


3. DU STYLE


Le style ne se manifeste pas seulement dans le mouvement et dans les attitudes du chien, il est aussi l’expression profonde de son psychisme (caractère) . Morphologie et tempérament seront donc interactifs pour donner du « style ».


Un sujet mou et lymphatique n’aura pas plus de style que l’hypernerveux aux allures excessives.


Le cocker anglais est un chien harmonieux et compact dit le standard, au rein court et large, avec une ligne de dos supérieure ferme et droite, s’appuyant sur une encolure musclée et modérée, élégamment attachée à des épaules fines et obliques, pour donner des allures franches avec beaucoup d’impulsion.


Son galop ne peut donc être celui d’un « cob », avec tempos ramassés et violents.


On évitera de fait la confusion fréquente « short in coupling » et short in the back » (bonnes angulations et bonne arrière-main avec « dos court »). Nous avons besoin d’un chien ayant de bonnes angulations, car un chien au dos trop court et aux moins bonnes angulations arrière ne peut pas tourner en pleine course.


Le cocker anglais est un chien gai et vigoureux dit le standard, doux et affectueux, plein de vie et d’exubérance, typiquement grouillant dans son action lorsqu’il suit une piste, sans jamais craindre les fourrés épais. Ses attitudes et expressions ne peuvent donc pas être celles d’un chien triste ou couard, pas plus qu’inattentif et indépendant.


Cet équilibre, le cocker anglais le manifeste à chaque instant par ses allures grouillantes, sa capacité à prendre des initiatives tout en gardant toujours le contact (le nez sur la piste, l’œil sur le maître), et sa ténacité consciencieuse.


C’est aussi et surtout un chien enthousiaste et affectueux qui désire tout le temps être avec son maître. La moitié des problèmes concernant le « assis » et le « sage » viennent de là. Le ramping, style « danse du ventre » en s’aidant des pattes arrières, ses ruses et ses mines de chien fautif sont moins des preuves de désobéissance que le désir évident d’être à côté de son maître.


Il a plus de détermination, de résistance, de possibilité et de gaieté facétieuse que la plupart de ses cousins Spaniels.


Seul le juste équilibre naturel et non fabriqué de l’ensemble de ces qualités pourra donner le « style » sur le terrain.


Chacun le ressentira dans sa vibration au plus profond de lui-même.


4. COMMENT DOIT ETRE UN BON COCKER DE TRAVAIL


Nous n’avons pas jusqu’ici trouvé mieux que la description qu’en faisait Madame Olga NOURRY en 1958 et qui reste encore aujourd’hui et quelques quarante ans plus tard un guide pour notre XXIème siècle :


« Avant tout, il devra posséder une bonne constitution et un bon caractère. Avec l’intelligence, et naturellement " du nez » ce sont des conditions primordiales.


On préférera un chien de taille moyenne. Trop petit, il perd de ses moyens. Et pourtant nous connaissons des petits Cockers extraordinaires sur le terrain, grâce à leur influx nerveux et à leur vigueur. Trop grand un Cocker ne répond plus à son mode d’utilisation. Il ne peut plus chasser « en Cocker » c’est-à-dire : pénétrer sous les couverts pour expulser le gibier.


Trop grand, il ne peut que bondir et sauter sans cesse, par dessus, ce qui devient épuisant, durant une longue journée de chasse.


La taille idéale : dans les environs de o, 38 au garrot.


La couleur de la robe n’a pas une grande importance, au point de vue des facultés de chasse. Il existe d’excellents chasseurs noirs, rouges, golden, pluricolores, mais pour la sécurité du chien, une robe avec du blanc est préférable, elle est plus visible.


Si la tête doit avoir un bon crâne, un chanfrein fort, une truffe large et ouverte, une mâchoire solide, on ajoutera une grande importance aux yeux. Ils ne laisseront pas apparaître la conjonctive, ils ne seront pas globuleux. Pensons qu’avec sa petite taille, notre petit chien est perpétuellement en contact avec les taillis, un œil accusant l’un de ces défauts est prédisposé à des accidents graves. Le regard sera franc, limpide, expressif.


Un cou fort et musclé, permettra le rapport aisé ; des épaules obliques, un corps robuste à poitrine ample et sans excès de longueur (ni exagérément court, le Cocker n’est pas un « cob "), un rein puissant et des cuisses larges très musclées, assureront une résistance à toute épreuve, un beau galop sans fatigue.


Mais ce beau galop ne peut s’effectuer qu’avec des pieds serrés à sole ferme. Ecartez les pieds larges et étalés, c’est un non-sens pour un chien de chasse.


Et maintenant, pour en terminer, parlons du poil. Un Cocker destiné à travailler dans le fourré, les ronciers, a besoin d’être protégé par un pelage fourni, souple et plat. Il n’est pas question de recommander une toison hirsute. Non, avec un poil soyeux, 1/2 long – un vrai poil de Cocker – il pourra affronter les couverts les plus denses et patauger dans les marais.


En ajoutant, à ce portrait d’un Cocker de travail, les qualités morales qui se manifestent par les caractéristiques de son tempérament : gaieté frétillante, impétuosité, activité perpétuelle, et aussi besoin de s’attacher et d’être aimé, nous nous apercevons que nous venons de décrire, à peu de chose près, le Cocker idéal du standard.


C’est donc la preuve qu’un beau Cocker est aussi un bon Cocker ! S’il ne le prouve pas, c’est parce que son maître ne chasse pas. La passion de la chasse est innée chez tous les Spaniels – à des degrés différents suivant l’individu – Cette disposition ancestrale peut s'engourdir chez des sujets vivant dans l'inaction, et à la longue s’atrophier. Mais elle se transmet, malgré tout, à leur descendance.


Une seule restriction à notre affirmation ci-dessus : on ne fera jamais rien de bien avec des sujets mous et lymphatiques ; ils doivent être écartés de la reproduction. Et ainsi, même ne chassant pas, le chien possédant le tempérament légendaire de la race, transmettra ses facultés qu’il n'a pu utiliser ».


Le Spaniel, chien broussailleur, trouveur, leveur et rapporteur de gibier, enthousiaste, énergique, intelligent et équilibré.